Le cuir français, une matière engagée pour l’environnement

L’Upcycling ? Une évidence !

Le cuir est un pur produit de l’économie circulaire. La récupération et la transformation des déchets touchent à l’essence même du cuir. 

La matière première (lien fiche pratique Une matière première organique) provient de rebuts organiques issus de la consommation de la viande et du lait. Il s’agit donc d’un sous-produit de l’industrie agro-alimentaire. 160 000 tonnes de peaux animales sont valorisées chaque année en France par la filière du cuir.

D’autres résidus sont exploités au fil des étapes de fabrication.

Les déchets organiques issus du tannage servent à la fabrication de combustibles, de fertilisants ou de gélatine technique.

Les chutes de cuir fini créent, quant à elles, des isolants ou de nouveaux matériaux pour la décoration, le packaging et le mobilier notamment.

Selon une estimation de l’ONU, 800 000 tonnes de déchets de cuir seraient produites dans le monde et transformables en nouveaux usages.

Par ailleurs, les stocks dormants de cuir sont mis à disposition par les marques. Ils favorisent  l’écoconception prisée des acteurs de l’upcycling (Sed Nove Studio, Adapta Paris, Nona Source, Authentic Material, Recyc Leather, etc.)

 

Des pratiques environnementales soutenues

La filière adhère à l’organisation LWG (Leather Working Group) qui édicte les bonnes pratiques environnementales dans l’industrie du Cuir, réalise des audits et délivre une certification.

Elle adopte la Stratégie Nationale de lutte contre la Déforestation Importée (SNDI) pour responsabiliser les acteurs à la chaîne d’approvisionnement. 17% du boeuf exporté vers l’Union européenne serait lié à la déforestation illégale en Amazonie.

Les tanneries sont des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE). Tout comme les entreprises de finissage ou encore de teinture.

Dans ce cadre, elles respectent les directives sur les prélèvements, la consommation d’eau, la non pollution des sols, les rejets aqueux ou les émissions atmosphériques.

Elles sont soumises à des contrôles drastiques des déchets et effluents par la DIRECCTE.

Et répondent à la Recherche et réduction de Substances Dangereuses dans les Eaux (RSDE

La réduction énergétique est en marche.

La consommation d’eau et d’énergie du secteur européen de la tannerie mégisserie enregistre une baisse de plus de 10% ces dernières années (Source : SER 2020, Cotance)

Les tanneries recyclent l’eau utilisée.

Elles utilisent entre 12 et 37 m3 d’eau par tonne de peaux de bovins traitées.

70% de ce volume sont consacrés à la préparation de la peau.

Sources : Conseil National du Cuir, Le cuir en vrai, Union Internationale des techniciens et chimistes des Industries du Cuir (IULTCS), Aida Ineris - Ministère de la Transition Écologique et Solidaire, CTC

Le cuir biodégradable à l’étude

Le cuir peut-il devenir compostable et bio-assimilé par les plantes ? Le tannage minéral et les finitions apportées complexifient le processus. Mais les recherches avancent en faveur d’une biodégradabilité et d’une désintégration. Certains acteurs du secteur travaillent sur des agents de tannage alternatifs, sans chrome, métaux ni aldéhyde (Nera, Zeology, cuir Nature-L). D’autres misent sur le tannage végétal à base de racines de rhubarbe (rhabarberleder) ou de feuilles d’olivier (Olivenleder). Au final, des produits de maroquinerie « Return to nature » (Anya Hindmarch) sont déjà sortis de terre !