Finitions & fantaisies

La finition confère au cuir sa singularité et sa splendeur. 

Il s’agit de l’étape ultime de fabrication. Celle qui signe le « cuir fini ». Certaines finitions sont incontournables. D’autres relèvent de la fantaisie. Mais toutes convergent vers un même objectif : l’esthétique. Mate ou brillante, lisse ou grainée, veloutée ou glacée, imprimée ou perforée… La peau change d’apparence au gré des commandes.

Les 3 finissages incontournables

Trois types de finissage sont appliqués au cuir semi-fini.

L’aniline : une fine couche transparente tapisse le cuir. Elle met en valeur l’aspect naturel de la matière tout en la protégeant a minima. Posée côté fleur sans ponçage, elle donne le « cuir pleine-fleur ». Posée côté fleur avec un ponçage pour corriger les imperfections, elle donne le « cuir fleur corrigée. »

Le semi-aniline : un apprêt couvrant et un film transparent couvrent la surface.

Le pigmenté : plusieurs couches de pigments opaques se superposent à la surface et protègent des tâches.

Les finitions mécaniques

Le ponçage crée des cuirs velouteux. Il s’effectue avec un cylindre abrasif et donne le cuir nubuck ou le cuir velours. Le « daim » n’existe pas !

Le satinage offre un cuir lisse par compression entre deux plaques

Le grainage dessine des motifs ou un relief sur le cuir grâce à une plaque gravée

Le lissage lustre le cuir et lui donne un aspect glacé.

Le liégage plisse le cuir pour le marquer et le rider

Le foulonnage froisse le cuir en l’agitant dans un foulon

 

Attention! 

La matière « daim » n’existe pas! C’est le ponçage qui permet la création de cuirs velouteux appelés nubuck ou cuir velours.

Les fantaisies mode

Les tanneries n’en finissent pas de repousser les limites de la créativité et de la fantaisie. Il existe aujourd’hui des cuirs imprimés, vernis, nacrés, pailletés, irisés, gravés, dégradés, découpés au laser, dévorés, froissés, perforés, sérigraphiés, matelassés, ciselés et même… parfumés !

Sources : CNC, FFTM, CTC

Tanneries & mégisseries, les alchimistes du cuir

Les tanneries et les mégisseries détiennent les secrets de fabrication du cuir.

Les professionnels qui y travaillent sont de véritables alchimistes du cuir. Des poudres multicolores, un peu de sels, de nombreux calculs, beaucoup d’huile de coude, de gros roulements de tambour… Et la magie opère : la peau se transforme en cuir.

La France compte une vingtaine de tanneries et une vingtaine de mégisseries.

Une différence de taille

La principale différence entre la tannerie et la mégisserie réside dans la taille des peaux traitées.

La tannerie se consacre aux grandes peaux. Elle travaille la matière provenant des bovins : les vaches, les bœufs, les buffles, les taureaux, les veaux, les taurillons…

La mégisserie se dédie aux petites peaux. Elle transforme principalement les peaux d’ovins et de caprins. Soit la matière issue des chèvres et chevreaux, des moutons et agneaux.

Les mégisseries sont concentrées en Occitanie en raison de la localisation des cheptels dans le Sud de la France. Le fief de la mégisserie se situe à Graulhet, dans le Tarn. 

Un savoir-faire spécifique

Elles disposent d’un savoir-faire ancestral et spécifique. Certaines ne traitent que la peau de veau, le cuir d’ameublement ou les peaux exotiques. Les autres ne jurent que par le cuir de semelle, l’agneau plongé ou le galuchat… L’éventail des spécialités est large. Mais toutes obéissent aux mêmes étapes de fabrication - le travail de rivière, le tannage et le corroyage.

Contrôle technique !

Les tanneurs et mégissiers effectuent de nombreux contrôles techniques sur les cuirs. Par exemple:   le test de rétractation. Il mesure la tenue du cuir fini soumis à une haute température.

Un cuir tanné au chrome atteint « sans bouger » 100°C. Un cuir au tannage végétal 75°C et un cuir au tannage synthétique 80°C environ.

Sources : FFTM, CNC, CTC

A retenir!

  • À la tannerie les grandes peaux
  • À la mégisserie les petites peaux