Les grandes étapes de fabrication du cuir

La fabrication du cuir requiert de multiples procédés et habiletés. Situés à la croisée de l’artisanat, de la technologie et de la chimie, les savoir-faire métamorphosent la peau brute en cuir fini. 

Le processus de transformation s’étire sur plusieurs semaines. Il commence à la sortie de l’abattoir et obéit à quatre grandes étapes : le travail de rivière, le tannage, le corroyage et la finition.

Le travail de rivière

Le travail de rivière permet d’isoler le derme, la matière organique (lien) utilisée pour la fabrication du cuir.  À cette étape, six opérations s’enchainent.

La trempe ou le reverdissage réhydrate et dessale la peau dans plusieurs bains.

L’épilage ou le pelanage enlève l’épiderme et les poils grâce à une solution chimique.

L’écharnage supprime les restes de tissus sous-cutanés à l’aide d’un cylindre rotatif.

S’ensuivent le déchaulage pour neutraliser les agents utilisés, le confitage pour dégrader les fibres élastiques et, enfin, le picklage pour stabiliser l’acidité.

 © Tony Guillou - FFCP

Le tannage

Le tannage rend la peau imputrescible. Plusieurs méthodes coexistent.

Le tannage végétal est une technique ancestrale et assez lente. Le temps de traitement s’étire entre un et huit mois. Les peaux sont plongées dans des bains de tanins extraits de feuilles ou d’écorces de plantes (châtaignier, mimosa, chêne, quebracho…) Les immersions s’effectuent en cuves ou en foulon.

A noter : le cuir de semelle de chaussure privilégie le tannage végétal traditionnel. Il peut subir jusqu’à huit mois de macérations pour acquérir une dureté remarquable.

Le tannage minéral est un procédé plus récent (19e siècle), répandu et rapide.

Il utilise des tanins minéraux (sels de chrome, de fer, de zirconium, d’aluminium, etc.) dissous dans l’eau. Le tannage minéral s’effectue exclusivement en foulons. Il nécessite 2 jours maximum. Et concerne plus des trois-quarts des cuirs vendus dans le monde.

 © Vincent Colin

Le saviez-vous ?

*Le cuir chamoisé ou peau de chamois est un cuir de mouton tanné avec de l’huile de poisson, notamment de foie de morue. Sa prédisposition au lavage est appréciée des secteurs orthopédique et sport.

*L’appellation « travail de rivière » fait référence à la trempe effectuée par le passé dans les cours d’eau.

Le corroyage et la finition

Corroyage et finition embellissent le cuir tanné et le distinguent « cuir fini »

Après le tannage, les peaux passent à l’essorage, puis à la mise au vent pour un séchage et un étirage à l’air libre ou en tunnels. Le refendage permet de séparer la crôute de cuir de la pleine fleur (lien Le cuir, une matière organique). Le dérayage sert à égaliser l’épaisseur des peaux et la teinture à les colorer. Enfin, la mise en humeur consiste à les humidifier pour faciliter le palissonnage qui, lui, les assouplit. A l’exception de la coloration, les opérations sont principalement mécaniques.

La peau est prête pour toutes les finitions et fantaisies ou presque !

Sources : CNC, CTC, FFTM

 © CNC - P&M