Les cuirs traditionnels

Les cuirs traditionnels proviennent principalement de trois familles d’animaux.

Les bovins qui regroupent les vaches, les bœufs, les buffles, les taureaux et les veaux.

Les ovins qui concernent les moutons, les brebis, les agneaux et les agnelles.

Et les caprins qui rassemblent les chèvres et les chevreaux.

Environ 4 millions d’ovins, 4,5 millions de bovins - dont 1,2 million de veaux-, et 0,7 million de caprins passent par l’abattoir chaque année, en France, pour les besoins de l’industrie alimentaire. Leurs peaux sont upcyclées par l’industrie du cuir.

Chaque espèce animale possède des propriétés propres.

En fonction des exigences des secteurs et des demandes des marques, le tanneur choisit spécifiquement une peau. Son savoir-faire lui permet d’en transformer à loisir l’apparence. Ainsi, le cuir de buffle n’est pas systématiquement épais et le cuir de veau forcément souple. 

Le cuir fabriqué répond avant tout au cahier des charges des donneurs d’ordre.

Un cuir peut en cacher un autre !

Le cuir est un véritable caméléon : une vachette peut prendre l’allure d’une peau de galuchat, un cuir de chèvre pleine-fleur imiter une peau d’autruche, un cuir d’agneau se piquer d’écailles de crocodile… Les apparences sont souvent trompeuses !

Doux comme un agneau…

Seule certitude : la peau des très jeunes mammifères reste fine et souple. Particulièrement celle des chevreaux et des agneaux. 

La finition « nappa » caractérise la souplesse d’un cuir. Elle est souvent inhérente aux cuirs de chevreau ou d’agneau. Travaillés en pleine-fleur, ils offrent un toucher soyeux, un effet « seconde peau » et une souplesse remarquable. Les vêtements en cuir, la ganterie, la chaussure haut de gamme et la maroquinerie en sont adeptes.

Le cuir d’agneau est fortement représenté en ganterie (85% des produits environ) mais aussi en vêtement, chaussure, maroquinerie, décoration et reliure.

Le cuir stretch, chéri des jambes fuselées, est un cuir d’agneau associé à un textile élastique.

L’agneau plongé concerne un cuir naturel pleine-fleur de toute beauté, dénué de finition filmogène.

… Ou un chevreau

Le cuir de chevreau s’attire les faveurs des ultra délicats. Il est utilisé en ganterie, reliure, chaussure de ville « seconde peau » et décoration.

Le chevreau ganterie est une appellation courante lorsque qu’il s’agit d’un cuir pleine-fleur naturel. Ces peaux comptent moins d’un millimètre d’épaisseur : entre 0,3 et 0,5 mm, précisément.

Le chevreau glacé évoque quant à lui une finition lustrée. 

Le cuir de veau se plie à de larges usages : chaussure, maroquinerie, vêtement, ameublement, décoration ou reliure.

Le veau naturel désigne un cuir naturel pleine-fleur sans traitement protecteur. Il offre un toucher soyeux.

Le box calf caractérise un cuir de veau pleine-fleur lissé et lustré.

À noter : la vachette qualifie une peau tannée de bovin. Et non pas celle d’une jeune vache !

Le cuir de mouton s’utilise souvent en double-face. La laine est conservée d’un côté et le cuir travaillé de l’autre, notamment pour la chaussure et les vêtements. L’utilisation des termes « peau retournée » ou « peau lainée » est répandue.

Le cuir de basane concerne un cuir de mouton au tannage 100% végétal, historiquement utilisé pour la reliure. Sa singularité est de brunir à la lumière. Cette disposition serait à l’origine du terme « basané »

Le cuir de chèvre, plutôt fin et résistant, est utilisé pour fabriquer des vêtements et de la maroquinerie.

Le cuir de buffle, robuste et au grain marqué, est notamment apprécié en ameublement.

Le saviez-vous ?

Le cuir de Cordovan provient de la culée du cheval, souvent nommée le « miroir ». Son tannage est exclusivement végétal et dure plusieurs mois. Le nom fait d’ailleurs référence à la ville de Cordoue en Espagne, un lieu historique de tannage. Dense et rigide, le cuir de Cordovan s’utilise en chaussure, en ameublement (fauteuils « club »), en maroquinerie…

Le cuir de Russie a une odeur singulière et suave qui a longtemps intrigué les tanneurs français. Fabriqué avec de la peau de veau ou de vachette, il était enduit par les tanneurs russes d’une huile essentielle réalisée à base d’écorces et de branches de bouleau. Le secret a été découvert en 1830 par un corroyeur français. Bravo M. Duval !

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Les cuirs exotiques